Un début d'alphabet. Juste pour le plaisir, dans les peintures de Camilla Adami à Claudia Buschin
Tony Bevan, Building Props, 2000. Fusain sur papier, 84 x 121 cm.. Collection à cent mètres du centre du monde © Remerciements l'artiste et Collection à cent mètres du centre du monde
"Dans la famille Adami, je demande Camilla", comme dans un jeu des sept familles. Moins connue que son époux Valerio. C'est sur le nom de famille d'Adami que commence la nouvelle exposition d'à cent mètres du centre du monde. Si vous connaissez votre Dali jusqu'au bout de ses illustres moustaches frémissantes et si le chocolat Lanvin vous rend fou, vous savez que vous vous trouvez à quelques mètres de la gare de Perpignan. Juste pour le plaisir (A et B) avec les deux premières lettres de l'alphabet, pour 13 nominés, de Camilla Adami à Claudia Busching.
Ce lieu culturel perpignanais n'est pas facile à trouver et malheureusement pas assez connu malgré sa belle programmation. A l'automne 2015, l'exposition collective La nouvelle histoire, de Pat Andrea à Jérôme Zonder en passant par Nazanin Pouyandeh (artiste iranienne dont nous avions soutenu son exposition chez Sator, en février 2016 www.lecurieuxdesarts.fr/2016/02/nazanin-pouyandeh-les-mondes-renverses).
Ce printemps 2016 Camilla Adami pour Un chamade de l'événement puis Jean Le Gac pour Choses peintes-photographies-écrites. Quel centre d'art contemporain ne se vanterait-il pas de telles expositions depuis son ouverture en juin 2004 avec Rafael Armengol ! Armengol exposé aujourd'hui avec des toiles hyperréalistes en hommage à Joseph Beuys ou dans une revisitation du Mercure et Argos de Diego Velázquez du Prado.
Ben, En ce temps là Ben vint à Perpinyà // Valerio Adami L'Étoile du matin (2007) et La Source (1982) © photographie Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, exposition Juste pour le plaisir (A et B), à cent mètres du centre du monde, Perpignan, juillet 2016.
Camilla Adami (née en 1938), figuratif, portrait frontal, de la couleur et en gros plan pour le visage d'un Drag Queen, démarche totalement différente de celle de Valerio (né en 1935), un des maîtres de la Figuration libre, tout en retenue et une restriction de ses couleurs cloisonnées de noirs pour L'Étoile du matin (2007) et La Source (1982). C'est une étrange opposition d'avoir fait le choix de placer ce couple de peintres dans une proximité d'accrochage avec les mots de Ben (né en 1935) proclamant qu'il n'y a pas de Centre du monde pour la paix (2005) ou qu'En ce temps là Ben vint à Perpinyà.
Manuel Boix, Visage qui commence, 2000. Fusain sur toile, 200 x 300 cm.. Collection à cent mètres du centre du monde © Remerciements l'artiste et Collection à cent mètres du centre du monde
De gauche à droite : Tania Blanco, Black Box, 2007. Acrylique sur toile 180 x 180 cm.. // Manuel Boix, Apocalypse, 1977. Fusain et huile sur toile, 200 x 200 cm.. // Tania Blanco, Water Tunnel, 2006. Acrylique sur toile, 195 x 195 cm.. Ces trois œuvres sont dans la Collection à cent mètres du centre du monde © photographie Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, exposition Juste pour le plaisir (A et B), Perpignan, juillet 2016.
Aux visages Heads Horizon, grands dessins de Tony Bevan (Bradford, 1951), ma préférence va vers l'abstraction de ses lignes de fusain qui se heurtent et reconstruisent une ville, une architecture : Bulding Props (2000) dans laquelle se ressent avec force et dynamisme les noirs profonds de ce bois carbonisé. Ce fusain dont use avec une grande maestria et d'une façon très percutante Manuel Boix (Valence, 1942) pour ses trois visages qui vous prennent totalement, en pleine face : Le Visage qui commence (2000), Apocalypse (1977) et Visage au sourire de verre (2001) ; il faut signaler que l'accrochage toujours précis dans sa simplicité de ce centre y fait beaucoup.
Tania Blanco (Valence, 1978), autre coup de cœur pour ses tableaux d'architectures. Heureux collectionneur(s) de ces maisons de nulle part, construites au cordeau, sans habitant mais manifestement pas abandonnées. Comme des portaits, dans un camaïeu bleu. Dans l'accrochage c'est elle qui est la plus montrée, avec Pat Andrea.
Claudia Busching, Installation O.T. 1998. Acrylique sur papier. Collection à cent mètres du centre du monde © Remerciements l'artiste et Collection à cent mètres du centre du monde
Georges Ayats (1938) et Claudia Busching (1945) deux abstraits réunis dans la même salle, le blanc et le noir de l'ascétisme de Claudia, la couleur apaisante du bleu chez Georges.
Antoine Prodhomme (déplacement à Perpignan à titre strictement personnel)
Juste pour le plaisir (A et B)
Camilla Adami, Valerio Adami, Pat Andrea, Rafael Armengol, Georges Ayats, Juan Barbera, Monique Bastaans, Ben, Tony Bevan, Tania Blanco, Manuel Boix, Brecht, Claudia Busching
24 juin - 25 septembre 2016
Centre d’Art Contemporain à cent mètres du centre du monde
3, avenue de Grande Bretagne - 66000 Perpignan
tous les jours de 15h à 19h (dimanches et jours fériés inclus)
pas de catalogue. Film de présentation de l'exposition sur le site Internet http://www.acentmetresducentredumonde.com/fr
Future exposition : Artur Heras Non Fiction. Obsolescence et permanence de la peinture. Du 08 octobre au 18 décembre 2016 et du 09 janvier au 05 février 2017
Exposition de l'été 2015 www.lecurieuxdesarts.fr/2015/09/la-peinture-et-la-representation-effraient-t-elles-reponse-a-cent-metres-du-centre-du-monde-a-perpignan. et www.acentmetresducentredumonde.com/fr/expositions/whos-afraid-pictures-2
Vues de l'exposition Juste pour le plaisir (A et B). à cent mètres du centre du monde, Perpignan © photographies Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, exposition Juste pour le plaisir (A et B), Perpignan, juillet 2016.