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Publié par Gilles Kraemer

Vue de l'exposition Images du Grand Siècle. L'estampe française au temps de Louis XIV (1660-1715), Bibliothèque nationale de France, Paris. Au premier plan Étienne Picart d'après Gaspard Marsy et Balthazard Marsy, Les Chevaux d'Apollon, 1675, eau-forte et burin © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2016

Si l'on osait une comparaison avec le @twitter-gazouillis et @facebook, les estampes au temps du grand roi jouèrent un rôle identique tout au long des années du règne de Louis XIV : un moyen de propagande rapide, savamment gravé et diffusé dans tout le royaume, touchant tous les sujets et hors des frontières les cours des souverains européens. Dans une célébration de sa grandeur politique et de sa sagesse diplomatique, des grands événements de la cour, de la religion, des arts, de sa famille et de ses proches, des feux d'artifice et "entrées" royales. 

Rébus sur les événements de 1715, chez Philippe Bunel, 1715, eau-forte et burin. Exposition Images du Grand Siècle. L'estampe française au temps de Louis XIV (1660-1715), Bibliothèque nationale de France, Paris © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2016

Ceci, jusqu'à sa mort le 1er septembre 1715. Étonnamment peu de gravures glorifient les pompes funêbres du monarque, construisent son "tombeau". Comme si l'oubli de ce règne et la volonté d'avancer dans ce siècle des Lumières qui allait tout bouleverser, prédominaient. Images de Marche et Convoy funèbre... de 2 500 personnes endeuillées s'acheminant de Versailles à Saint-Denis, Représentation de l'endroit où a été déposé le corps de Louis XIV... - reconstituée dans une grandiloquence baroque par Pier Luigi Pizzi pour l'exposition versaillaise Le Roi est mort - et Almanach de l'année 1716, finalement peu de traces de la grandeur orchestrée des funérailles.

Antoine Masson (1636-1700), Le duc du Maine, 1667, burin. Exposition Images du Grand Siècle. L'estampe française au temps de Louis XIV (1660-1715), Bibliothèque nationale de France, Paris © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2016

L'exaltation de la gloire du souverain, n'est pas seulement du ressort du monarque ou de son entourage, l'évocation de sa famille La Réception du Roy ou de faits politiques Voici le bon roi Louis XIIII entre aussi dans le cadre d'estampes "populaires". C'est ainsi que s'ouvre cette exposition sur les diverses représentations du roi et de son autorité, chacune des cinq sections débutant par un calendrier qui ne fut jamais été aussi grand que sous Louis XIV - presqu'un mètre -. Calendrier reprenant les événements de l'année écoulée, les réceptions à la cour, les ambassades reçues à Versailles, les conquêtes militaires glorieuses... naturellement... une façon de répondre aux pamphlets allemands et anglais au moment des guerres.

Son grand portrait en pied d'après le tableau de Hyacinthe Rigaud ou sa statue dans l'hôtel de ville de Paris, la représentation de son sacre, son rapprochement avec l'empereur romain terrassant ses ennemis ou en nouvel Alexandre : La Famille de Darius aux pieds d'Alexandre, l'allégorie du soleil même si l'estampe L'Assemblée des dieux fut un projet pour le grand salon de Vaux commandé par Fouquet, sont autant de diversités dans la diffusion de la gloire du grand souverain. Gloire passant par les tableaux de sa collection de Raphaël, Guido Reni, par les commandes passées à Le Brun ou le soutien apporté aux Académies des sciences et des beaux-arts. "L'architecture est une des réussites les plus tangibles de la culture française" et la représentation des bâtiments publics s'exportent auprès des autres cours des princes européens par les vues de la demeure du monarque - immense Vue aérienne du château de Versailles, de ses jardins... - ou La Façade de l'église des Invalides et la représentation de son Pavement en marbre polychrome.

Un impressionnant mur présente les grands du royaume : Grand Condé, Grand Dauphin, le duc d'Orléans, les serviteurs : Louvois, Colbert, Turenne, Vauban. Mais aussi, dans un coin, comme placée à l'écart : Catherine Deshayes dite la Voisin, gravée en 1680 par Antoine Coypel. Les grands côtoyant une empoisonneuse, celle qui mit en cause des hauts personnages de la cour dont la maîtresse du roi, la marquise de Montespan. L'obscurité frôle parfois le Soleil.

Gilles Kraemer

Images du Grand siècle L’estampe française au temps de Louis XIV (1660 -1715)

3 novembre 2015 - 31 janvier 2016

BnF François-Mitterrand Quai François-Mauriac -

http://www.bnf.fr/fr/acc/x.accueil.html

Très conséquent catalogue Images du Grand siècle L’estampe française au temps de Louis XIV (1660 -1715). 368 pages, 200 illustrations. Co-éditions BnF/ Getty Research Institute. Prix : 55 €

Organisée à l’occasion du tricentenaire de la mort de Louis XIV, cette exposition met en valeur la richesse du département des Estampes et de la Photographie  de la  BnF. Elle est complétée d'emprunts à une collection particuliere, au musée du Louvre, aux Archives nationales, au musée historique et archéologique d'Orléans et au château de Grignan (Annonciation de François Langot, 1680-1698)..

Cette exposition a été présentée au Getty Center de Los Angeles du 16 juin au 6 septembre 2015 sous le titre A Kingdom of Images: French Prints in the Age of Louis XIV, 1660-1715.

 

 

Vues de l'exposition Images du Grand Siècle. L'estampe française au temps de Louis XIV (1660-1715), Bibliothèque nationale de France, Paris © photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2016
Vues de l'exposition Images du Grand Siècle. L'estampe française au temps de Louis XIV (1660-1715), Bibliothèque nationale de France, Paris © photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2016
Vues de l'exposition Images du Grand Siècle. L'estampe française au temps de Louis XIV (1660-1715), Bibliothèque nationale de France, Paris © photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2016
Vues de l'exposition Images du Grand Siècle. L'estampe française au temps de Louis XIV (1660-1715), Bibliothèque nationale de France, Paris © photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2016
Vues de l'exposition Images du Grand Siècle. L'estampe française au temps de Louis XIV (1660-1715), Bibliothèque nationale de France, Paris © photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2016
Vues de l'exposition Images du Grand Siècle. L'estampe française au temps de Louis XIV (1660-1715), Bibliothèque nationale de France, Paris © photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2016
Vues de l'exposition Images du Grand Siècle. L'estampe française au temps de Louis XIV (1660-1715), Bibliothèque nationale de France, Paris © photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2016
Vues de l'exposition Images du Grand Siècle. L'estampe française au temps de Louis XIV (1660-1715), Bibliothèque nationale de France, Paris © photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2016
Vues de l'exposition Images du Grand Siècle. L'estampe française au temps de Louis XIV (1660-1715), Bibliothèque nationale de France, Paris © photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2016
Vues de l'exposition Images du Grand Siècle. L'estampe française au temps de Louis XIV (1660-1715), Bibliothèque nationale de France, Paris © photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2016

Vues de l'exposition Images du Grand Siècle. L'estampe française au temps de Louis XIV (1660-1715), Bibliothèque nationale de France, Paris © photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2016

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