Martin Boyce, d'un dialogue avec Robert Mallet-Stevens # Parcours Privé de la Fiac 2015.
Barbara & Axel Haubrok devant Phantom Limb (Sister), 2002, tirage photographique de Martin Boyce © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse de l'exposition Thoughts that Breathe. La fondation Hippocrène invite la fondation Haubrock, octobre 2015
Telles les feuilles d'automne tombées des arbres de béton du Jardin cubiste (1925) des sculpteurs et frères Jan et Joël Martel, jardin conçu par l'architecte Robert Mallet-Stevens, Martin Boyce a déposé les siennes (ou est-ce le vent, on ne le saura ?), en papier crépon d'Evaporated Pools dans une des salles de la fondation Hippocrène qui accueille des œuvres de quatre artistes de la fondation berlinoise Barbara et Axel Haubrok.
Vues de l'exposition Thoughts that Breathe. La fondation Hippocrène invite la fondation Haubrock © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, octobre 2015
Après la collection de la David Roberts Arts Foundation londonienne en 2014, la fondation Hippocrène invite cette fondation allemande réunissant des représentants de l'art conceptuel. Une place prépondérante est accordée à l'écossais Martin Boyce (né en 1967 à Hamilton). Celui-ci dialogue avec des lampadaires de métal et de béton minimalistes de Carol Bove (née en 1971 à Genève), d'arachnéennes sculptures de fil et de laiton plaquées contre le mur de Bojan Sarčević (né en 1974 à Belgrade) ainsi que sa vidéo questionnant la perception de l'espace Miniatures. Et, tout en courbe dans le détournement de pieds de tables Chippendale avec Untitled (Legs) baignée d'érotisme de Markus Schinwald (né en 1973 à Salzbourg), œuvre dans une étrangeté de rapport avec Hans Bellmer, dans cette décomposition-recomposition si proche du fétichisme des Poupées.
Vues de l'exposition Thoughts that Breathe. La fondation Hippocrène invite la fondation Haubrock © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, octobre 2015
Jamais ce lieu, avec Thoughts that Breathe, titre de l'exposition et d'un papier découpé de Boyce, dans ce dialogue entre le vocabulaire architectural si épuré jusqu'à l'essentiel de Mallet-Stevens et l'œuvre plastique de Boyce, n'est apparu autant en concordance. Correspondances avec l'endroit qui fut le bureau de l'architecte de la villa Cavrois à Croix, resté presque en l'état, avec les immeubles de cette ruelle du XVIème arrondissement lotie par lui, avec la maison-atelier des frères Martel construit par lui à quelques mètres. Comme si les œuvres de Martin Boyce, dans leurs lignes géométriques et la palette de leurs formes entraient en rappel avec les structures du bâtiment et l'histoire professionnelle de ce lieu. Comme si ses oeuvres résonnaient de l'influence des frères Martel dans ses grilles d'aération Sounds and Silences Wrought into Iron and Air disparaissant totalement dans l'architecture de Mallet-Stevens, tellement leur intégration laisse imaginer qu'elles furent toujours là. On les penserait imaginées par les sculpteurs Martel qui travaillaient avec l'architecte. Comme ses meubles, qu'ils soient You Are Somewhere Inside ou White Disaster évoquent tellement ceux des Eames.
Laissez vous guider par le vent automnal et poussez la porte du 12, rue Mallet-Stevens.
Gilles Kraemer
Martin Boyce, Satellite, 2014. Acier peint et teint, chaîne, vernis transparent. 160 x 180 x 90 cm & Evaporated Pools, 2009. Papier crépon enduit de paraffine, dimensions variables © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse de l'exposition Thoughts that Breathe. La fondation Hippocrène invite la fondation Haubrock, octobre 2015
Propos d’Europe 14 Thoughts that Breathe / La fondation Hippocrène invite la fondation Haubrok
6 octobre - 18 décembre 2015
Fondation Hippocrène
12, rue Mallet-Stevens - 75016 Paris
Tél. : 01 45 20 95 94
http://Fondation Hippocrène
http:// Haubrok collection
Catalogue en langue allemande, française et anglaise, oeuvres photographiées in situ dans l'atelier de Robert Mallet-Stevens, textes d'Axel Haubrok, Gesine Borcherdt et Dorothée Merville, photographies de Severin Wohlleben (les collectionneurs) et d'Aurélie Cenno (les oeuvres), 32 pages.
Cette exposition s’inscrit dans le Parcours Privé de la Fiac 2015.
www.lecurieuxdesarts.fr/.../apres-son-calvaire-la-villa-cavrois-de-robert