Une ou deux œuvres de Paul McCarthy de la Chocolate Factory pour Noël ou les étrennes ? Rendez-vous à la Monnaie de Paris
Carton d'invitation du vernissage © photographie Le curieux des arts Gilles Kraemer, 24 octobre 2014, Monnaie de Paris, Paris
Qu'offrir à Noël ? Aux étrennes ? Pourquoi pas un objet ludique comestible si l'imagination vous fait défaut ? Le cadeau, furieusement tendance, d'une œuvre d'art en édition illimitée : une prise (un arbre ?) d'une belle grandeur (mazette, 19 centimètres de haut) ou un nain de jardin (un Père Noël ?) avec un énorme objet de plaisir individuel. Deux représentations en chocolat pour accompagner la bûche. Que celui qui n'a jamais sucé les figurines en plastique - sapin ou Père Noël -, ornant ce dessert de tradition, lève le doigt.
Quelle étrange conférence de presse, à la Monnaie de Paris, ce bâtiment édifié entre 1767 et 1775 par Jacques-Denis Antoine, assis sur les marches du grand escalier d'honneur, dans le bruit assourdissant de la soufflerie des cinq prises, pour présenter l'usine au chocolat de Paul McCarthy. Pour entendre Christophe Beaux, président de cet établissement public, nous expliquer « le travail de cet artiste [qui] apparaît comme en lien avec la Monnaie de Paris (qu'en penserait Charles le Chauve qui décida en 864 de la création de cette institution ?), car l'usine de McCarthy est une usine dans l'usine qu'est la Monnaie. La production chocolatière de MacCarthy entre en miroir avec la Monnaie dans une réflexion sur la sur-consommation et une critique de la société de consommation ». Qui se souvient que l'exposition Louis XV un moment de perfection de l'art français se tint ici, en 1974 !
Voyant Paul McCArthy (né en 1945 à Salt Lake City) comme « un artiste légendaire », Chiara Parisi, commissaire de l'exposition, dénomma les personnes usinant ici des « performeurs chocolatiers transmettant l'énergie vitale de l'artiste ». Performeur et chocolatier, pourquoi pas !
Chocolate Factory. Paul McCarthy© photographie Le curieux des arts Gilles Kraemer, 2014, Monnaie de Paris, Paris
Que voir ? Cinq prises en vinyle polyester, 8 mètres pour la plus grande, dans le bel escalier, au dessus de votre tête.
Une usine où garçons et filles, silencieux, – blouse rouge et perruque blonde pour tous - fabriquent tree et santa, stockés sur place.
Attention au syndrome d'Hänsel und Gretel d'Engelbert Humperdinck - représenté actuellement au Palais Garnier - si vous venez avec vos enfants. Observez leurs frimousses. Ils risquent de se jeter sur ces centaines et centaines d'objets en chocolat offerts à la tentation, à la portée de leurs menottes et quenottes, se souvenant de la maisonnette en pain d'épices de la sorcière, dans ce royaume interdit où l'odeur chocolatée et envoûtante les rendra dangereusement addict. Crises de nerfs et torrents de larmes prévisibles. Penser aussi à boucher les oreilles de vos chérubins car, entendant les injures en anglais proférées par les vidéos, ils pourraient vous en demander la traduction. Moment de gêne parental assuré.
Chocolate Factory. Paul McCarthy© photographie Le curieux des arts Gilles Kraemer, 2014, Monnaie de Paris, Paris
Comme partout, le plaisir se tarifie. Ici il est de 50 euros les 300 grammes de chocolat noir Carupano 70%, d'origine du Venezuela. Je ne puis décrire son goût, puisque nous fûmes privés de dégustation. Frustrant.
Étions-nous de mauvais garnements ?
A défaut de frapper la monnaie, les esprits le furent.
Gilles Kraemer
Chocolate factory. Paul McCarthy
25 octobre 2014 – 4 janvier 2015
Monnaie de Paris
11, quai de Conti - 75006 Paris
tous les jours, de 11h à 19h, le jeudi jusqu'à 22 h
Internet : www.monnaiedeparis.fr
La visite de l'exposition n'est pas recommandée, pour les jeunes enfants et les adolescents, comme le précise le site Internet de la Monnaie.
Présentation presse © photographie Le curieux des arts Gilles Kraemer, 24 octobre 2014, Monnaie de Paris, Paris