Jeune et déjà incontournable : Paris Tableau. Paris 2014 (acte II)
Lelio Bonetti (actif à Venise dans la 2e moitié du XVIIe siècle). Esculape, dieu de la Médecine. Huile sur toile, 83 x 66, 4 cm. Signé et daté sur la page recourbée du livre, au premier plan : « Lelio Bonetti / fecit 167... ». Provenance collection particulière France. Bibliographie inédit. Galerie Canesso, Paris© photographie Le curieux des arts Antoine Prodhomme, mercredi 12 novembre 2014
2 200 personnes ce mercredi 12 novembre pour le vernissage de Paris Tableau, le salon international de la peinture ancienne, qui n'eut pas à souffrir de la concomitance d'heure, ce même soir, avec le vernissage de Paris Photo. Salon toujours impressionnant que Paris Tableau, pour sa quatrième édition. L'enfant grandit en sagesse.
Cette année, Paris Tableau présente une découverte. Totalement inédite, c'est la première œuvre signée d'un artiste du XVIIe siècle, absent des répertoires biographiques, dont le nom n'était connu jusqu'à présent uniquement que par des documents d'archives. Cette toile vous attend chez Maurizio Canesso qui présente une œuvre de Lelio Bonetti, Esculape, dieu de la Médecine, vers 167... . Mystérieux artiste dont l'on sait qu'en 1690, il dit avoir soixante et un ans. Le dieu de la médecine, pour les Grecs Esculape, est représenté avec son serpent, non enroulé autour d'un bâton mais découpé ; il tient dans sa main droite une fleur, allusion aux vertus curatrices des plantes.
Comme indiqué sur le cartel à côté de ce tableau « une attribution au jeune Philippe de Champaigne a été suggérée par la commission de Paris Tableau ». Saint Sébastien soigné par un ange. Huile sur toile, 217 x 144 cm. Galerie Porcini, Naples © photographie Le curieux des arts Antoine Prodhomme, mercredi 12 novembre 2014
Autre toile qui fit l'objet de toutes les attentions lors du vernissage de ce salon : Saint Sébastien soigné par un ange, visible chez Porcini. Comme indiqué sur le cartel, « une attribution au jeune Philippe de Champaigne a été suggérée par la commission de Paris Tableau ». Dans la morbidité de la représentation des saints décapités, cette galerie juxtapose deux toiles d'artistes morts à Naples : une saisissante tête de Saint Janvier par Jusepe de Ribera (1591 - 1652) et une Tête coupée de Sainte Catherine d'Alexandrie de Massimo Stanzione (1585 ? - 1656) martyre si caractéristique par le lait jaillissant à la place du sang du cou tranché.
Antoine Berjon (Lyon 1754 – id. 1838). Nature morte aux raisins, châtaignes, courge et bloc de marbre. Huile sur toile, 32, 8 w 41,4 cm. Provenance collection privée lyonnaise. Galerie Michel Descours, Lyon © photographie Le curieux des arts Antoine Prodhomme, mercredi 12 novembre 2014
Nous avions remarqué chez Michel Descours, Paysage vu à travers une treille, Montmorency, vers 1840 de Jean-Joseph-Xavier Bidauld, représentant sa propriété de Montlouis à Montmorency. Présentée à côté de ce tableau Nature morte aux raisins, châtaignes, courges et cube de marbre d'Antoine Berjon (1754-1838) est un bel exemple de ce maître lyonnais de la nature morte du XIXe siècle, opposant la rondeur des melons et des grains de raisins aux bogues hérissés de piquants dont l'une, ouverte, dévoile les châtaignes et au géométrisme du bloc de marbre.
Peeter Boel (Anvers 1622 – Paris 1674). Nature morte aux oiseaux chanteurs dans la neige. Huile sur toile, 55 x 70 cm. Signé avec des initiales au centre sur le piège : P. B.. Vers 1650-1655. Galerie Jean-François Heim, Bâle © photographie Le curieux des arts Antoine Prodhomme, mercredi 12 novembre 2014
Voisinant un immense tableau d'Alexandre-François Desportes (1661 – 1743) Hallali au loup, 1721 (vendu le soir du vernissage), Jean-François Heim propose une Nature morte aux oiseaux chanteurs dans la neige de Peeter Boel, trophée de chasse d'oiseaux gisant sur la neige, à côté de la crosse d'un fusil ; le plumage des oiseaux offre une symphonie de couleurs contrastant avec le paysage enneigé. Dans un registre plus heureux, arrêtez vous sur Cupidon tirant une flèche de Luigi Miradori detto Il Genovesino (Gênes (?) vers 1605-1610 -Crémone, après le 21 février 1656), impitoyable et charmant chasseur, à la chair douce et aux boucles de cheveux blondes, fermant un œil pour mieux viser le cœur de sa victime consentante. Espérons le !
Martin Drolling (Oberhergheim 1752 – Paris 1817). La Promenade. Huile sur papier marouflé sur toile 14,5 x 14,5 cm. Galerie Didier Aaron & Cie, Paris © photographie Le curieux des arts Antoine Prodhomme, mercredi 12 novembre 2014
Un moment d'intimité chez Didier Aaron pour une Promenade de Martin Drolling, huile sur toile de marouflage d'origine. Vraisemblablement, ce tondo fut peint sur le vif dans une extraordinaire naturalisme de la scène ; la façon de présenter de dos le personnage principal, nonchalamment allongé, est singulier pour une œuvre de la fin du XVIIIe siècle, datable vers 1795.
Henri Gervex (Montmartre 1852 – Paris 1929). Vue d'intérieur, étude préparatoire pour Le Retour du bal, 1879. Huile sur panneau, 17 x 27, 5 cm. Signé en bas à gauche : H. Gervex. Annoté au verso : 2ème étude de canapé pour le retour du Bal, n°139. Galerie Terrades, Paris © photographie Le curieux des arts Antoine Prodhomme, mercredi 12 novembre 2014
Retrouvons le XIXe siècle à la galerie Terrades avec Vue d'intérieur d'Henri Gervex, étude préparatoire pour Le Retour du bal, tableau conservée dans une collection privée nous laissant deviner un drame intime bourgeois.
Gilles Kraemer & Antoine Prodhomme
Bernardino Zaganelli da Cotignola (Cotignola vers 1460-1470 – vers 1510-1520 Ravenna). Sainte Catherine d'Alexandrie. Huile sur bois 20,3 x 15,2 cm. Galerie Haboldt & Co, Paris
Vues de Paris Tableau, Paris © photographies Le curieux des arts Gilles Kraemer, mercredi 12 novembre 2014
Vues de Paris Tableau, Paris. Une vignette est un détail du Cupidon tirant une flèche de Luigi Miradori detto il Genovesino (galerie Jean-François Heim) © photographies Le curieux des arts Gilles Kraemer, mercredi 12 novembre 2014
Paris Tableau
jeudi 13 au dimanche 16 novembre 2014
de 11h à 20h ; nocturne jeudi 13 novembre jusqu'à 22h ; fermeture dimanche 16 novembre à 18h 30
Palais Brongniart
Place de la Bourse – 75002 Paris
Internet www.paristableau.com
Acte I de Paris Tableau avec
http://www.lecurieuxdesarts.fr/2014/11/jeune-et-deja-incontournable-paris-tableau-paris-2014.html