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Publié par Gilles Kraemer

Exposition David LaChapelle – Land scape. Galerie Daniel Templon, Paris © photographies Le curieux des arts Gilles Kraemer, 29 octobre 2014
Exposition David LaChapelle – Land scape. Galerie Daniel Templon, Paris © photographies Le curieux des arts Gilles Kraemer, 29 octobre 2014
Exposition David LaChapelle – Land scape. Galerie Daniel Templon, Paris © photographies Le curieux des arts Gilles Kraemer, 29 octobre 2014
Exposition David LaChapelle – Land scape. Galerie Daniel Templon, Paris © photographies Le curieux des arts Gilles Kraemer, 29 octobre 2014
Exposition David LaChapelle – Land scape. Galerie Daniel Templon, Paris © photographies Le curieux des arts Gilles Kraemer, 29 octobre 2014
Exposition David LaChapelle – Land scape. Galerie Daniel Templon, Paris © photographies Le curieux des arts Gilles Kraemer, 29 octobre 2014
Exposition David LaChapelle – Land scape. Galerie Daniel Templon, Paris © photographies Le curieux des arts Gilles Kraemer, 29 octobre 2014

Exposition David LaChapelle – Land scape. Galerie Daniel Templon, Paris © photographies Le curieux des arts Gilles Kraemer, 29 octobre 2014

Paris Photo du 13 au 16 novembre au Grand Palais. En attendant de découvrir cette 18e édition réunissant 141 galeries et 26 éditeurs venus de 35 pays, voici deux regards aigus sur notre monde : l'un totalement reconstitué, l'autre bien réel. Deux regards sans concession sur notre société.

Monde d'un passé industriel, phagocyte de l'environnement. Monde du pétrole, de ses raffineries, de sa distribution. Représentation de ce monde construit de pacotilles, de riens, d'objets détournés, agrandis, sortis de leur contexte, triturés, malaxés, assemblés, recomposés. Tel les briques Légo® avec lesquelles tout enfant construit des immeubles, des châteaux, et surtout des utopies prêtes à être détruites, David LaChapelle (né en 1963) a imaginé de drôles de bâtiments industriels, hyper fluorescents, kitschissimes en diable, facteurs de modernité, enfin d'une supposée modernité : le monde du pétrole. Une seule photographie, celle d'une centrale nucléaire, vient troubler ce bel ensemble maîtrisé chez LaChapelle et nous rappeler, telle une piqure que l'on préfèrerait oublier, un monde qui nous attend. Pas n'importe quelle centrale puisque le drame récent de Fukushima nous renvoie vers le Japon. Centrale japonaise donc, bien reconnaissable, puisqu'édifiée de boites de thé, une centrale signal du futur monde d'un après tarissement du pétrole.

Land Scape Kings Dominion, 2013. Épreuve chromogène / Chromogenic print. 183 x 244 cm / 72 x 96 in. Édition de 3 + 2 AP © David LaChapelle, Courtesy Galerie Daniel Templon, Paris & Brussel

Gas Chevron, 2012. Épreuve chromogène / Chromogenic print. 127 x 194 cm / 50 x 76 in. Édition de 3 + 2 AP © David LaChapelle, Courtesy Galerie Daniel Templon, Paris & Brussel

Et la distribution de cet or clamé noir est, on ne peut plus, considérée tel un jeu avec des stations-services en plastique dans des couleurs les plus criardes, stations-services si proches des châteaux forts ou des maisons avec lesquels s'amusent les enfants. Ces ridicules édifices de distribution de l'essence, dans une résonance à la Edward Hopper, sont posés dans une forêt - celle de l'île de Maui à Hawai - les enveloppant, les mangeant, les engloutissant littéralement. L'évocation de l'énergie fossile, issue de la putréfaction des bois qui donnèrent naissance au charbon, n'est pas loin. Cet éden vert, on l'imagine soumis à des coupes forestières, comme une écologie sous-jacente sous l'œil photographique de LaChapelle, le tritureur de notre modernité, le trublion d'un univers si aseptisé qu'il vient déranger et dénoncer avec ironie et mordant.

Self-portrait as a house, 2013. Épreuve chromogène / Chromogenic Print. 147 x 305 cm / 58 x 120 in. Édition de 3 + 2 AP © David LaChapelle, Courtesy Galerie Daniel Templon, Paris & Brussel

Étrange monde que nous expose David LaChapelle. Adieu les photographies si glamour, le porno chicissime, ces corps lisses et sculpturaux. Retour brutal vers le réel. Une acmé cependant, tel un dernier souvenir, avec la grande photographie de la coupe longitudinale d'une maison. Une rupture, telle la coupe scientifique d'un passé dans ce Self-portrait as a house,. Alcoolisme et solitude, sexe solitaire dépendant de l'Internet, gloutonnerie ou privation volontaire de nourriture, espérance en la Foi, le tout dans une sur-saturation de couleurs tapageuses si laChapelliennes.

Exposition Catherine Henriette – Conte d'hiver, conte d'été. Institut de France © photographie Le curieux des arts Antoine Prodhomme, 29 octobre 2014

Un monde bien réel cette fois, celui de la Chine, dont Catherine Henriette (née en 1960) nous conte deux saisons : l'hiver et l'été. La froideur de l'extrême nord-est de la Chine, sur les bords de la rivière Sungari, affluent du fleuve Amour, au moment où la température est au plus bas, moins trente, à six heure du matin. Les journées des plages du Nord de la Chine au petit matin ou au milieu de la journée.

L'hiver à Harbin, le froid sibérien est le maître dans cet immense monde tout de blanc ponctué de drapeaux... naturellement rouge. Les bateaux sont pris dans la glace. Les cerfs-volants dessinent des arabesques, un arbre émerge de la brume, les promeneurs sont de minuscules touches de couleurs. Que l'on est loin de l'uniformisation du costume mao et du règne d'une seule couleur.

Des centaines de gens envahissent le bord de mer à marée basse, une épuisette à la main, au petit matin. C'est l'heure de la baignade le soir, lorsque la chaleur est retombée, la ville si proche avec ses immenses tours, les enfants avec leur bouée, l'appareil photographique est sorti. Une plage comme dans tout autre pays. L'uniformisation là aussi.

Avec cet oeil nous donnant à revivre les scènes de genre des peintres du Nord.

Gilles Kraemer

 

Catherine Henriette © photographies Le curieux des arts Antoine Prodhomme, 29 octobre 2014
Catherine Henriette © photographies Le curieux des arts Antoine Prodhomme, 29 octobre 2014

Catherine Henriette © photographies Le curieux des arts Antoine Prodhomme, 29 octobre 2014

David LaChapelle – Land scape

30 octobre-20 décembre 2014

galerie Templon

30, rue Beaubourg & impasse Beaubourg – 75003 Paris

tél. 01 42 72 14 10

Internet www.danieltemplon.com

Pas de catalogue... quel dommage !

 

Catherine Henriette. Conte d'hiver, conte d'été

30 octobre - 26 novembre 2014

salle comtesse de Caen, palais de l'Institut de France - 27, quai de Conti – 75006 Paris

mardi au dimanche, 11h à 18h

Internet : www.academie-des-beaux-arts.fr

Catalogue. Éditions Revue des deux mondes, hors-série, octobre 2014.

Catherine Henriette est la septième lauréate du prix de photographie Marc Ladreit de Lacharrière -académie des beaux-arts. Créé en 2007 à l'initiative de Marc Ladreit de Lacharrière, de la section membres libres de l'Académie des beaux-art, ce prix récompense un photographe étranger ou français travaillant en France, auteur d'un projet. Montant de la dotation : 15 000 euros.

Le lauréat 2014 est Éric Pillot, pour son projet In situ – Etats-Unis consacré à l'animal dans les parcs zoologiques de l'est étasunien dans « un nouveau regard sur la singularité de l'animal » tel que le soulignait Yann Arthus-Bertrand lors de la remise du prix le 29 octobre 2014, démarche dans laquelle Marc Ladreit de Lacharrière perçoit « une fascination pour l'animal, une sorte d'altérité à la figure de l'homme, comme si l'animal était support d'émotions personnelles ». Les trois autres finalistes étaient Denis Rouvre pour le projet Nord/Sud, Paolo Verzone pour Circassie et Vasantha Yogananthan pour Les figures éternelles

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