Olafur Eliasson, l'homme qui joue de la lumière et de nos sens / FIAC 2014 & Fondation Louis Vuitton / Paris
Olafur Eliasson, The new planet, 2013. Acier inoxydable, aluminium, verre coloré, peinture (noir, jaune), halogène. 94,9 x 95,1 x 201 cm. Galerie Neugerriemschneider, Berlin © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, FIAC, Paris, 22 octobre 2014
Il n'était pas à l'exposition Dynamo. Un siècle de lumière et de mouvement dans l'art au Grand Palais en avril 2013. Il y avait largement sa place. Étrange absence ! Mais, il participa, à la Fondation EDF, ce printemps 2014, à Que la lumière soit !
Fallait-il donc que son arrivée à Paris soit si bien orchestrée pour qu'il apparaisse en deux endroits ! A la FIAC chez Neugerriemschneider, un des stands les plus visités et les plus photographiés de cette 41e édition. À la Fondation Louis Vuitton, avec une oeuvre commandée par cette institution pour l'ouverture du grand vaisseau de bois et de verre que Frank Ghéry a merveilleusement arrimé à quelques encablures du Jardin d'acclimatation. Et, ici aussi, les invités privilégiés de cette fondation n'eurent de cesse de la photographier. Tous ceux qui ont vu The new planet et Inside the horizon n'évoquent que lui. Tellement ses interventions si fortes ne laissent indifférentes.
Qui ?
Olafur Eliasson. Né en 1967 à Copenhague.
Le Musée d'Art Moderne de la ville de Paris, lui avait consacré, en mars-mai 2002, une grande exposition.
Si vous fréquentez l'espace culturel Louis Vuitton à Paris, vous le connaissez déjà et côtoyez son œuvre, passage obligé puisqu'il imagina l'ascenseur accédant à cet espace. N'en disons pas plus. Laissez vous guider par lui pour vous rendre jusqu'au dernier étage, un étonnant voyage bouleversant vos sens.
Olafur Eliasson, The eighteen moons in penumbra (#1), 2014. Encre de Chine et crayon sur papier. Encadré 110 x 150 cm /// Horizons versus borders, 2014. Sphère de verre partiellement argentéee, peinture acrylique noire. Diamètre 30 cm /// The new planet, 2013. Acier inoxydable, aluminium, verre coloré, peinture (noir, jaune), halogène. 94,9 x 95,1 x 201 cm. Galerie Neugerriemschneider, Berlin /// Non, ce pull n'est pas celui de Olafur Eliasson © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, FIAC, Paris, 22 octobre 2014
À la FIAC The new planet, cette étrange forme géométrique construite d'acier, d'aluminium et de verre coloré, suspendue, tourne sans cesse dans une pièce, à laquelle l'on accède par un long couloir noir - attention, les murs sont de toile émeri, à grain fin quand même – passant devant de grandes encres de Chine - The eighteen moons in penumbra – puis Horizons versus borders, des sphères de verre partiellement argenté. Au milieu, une pièce, presqu'une chapelle tellement les rumeurs de la verrière du Grand Palais n'y pénètrent pas. Le public, présent, observe silencieusement cette sculpture, un oloïde (une enveloppe convexe constituée de deux cercles orthogonaux passant chacun par le centre de l'autre) et la projection de ses facettes sur le mur. L'objet parfait, ce rhombos qui nous interroge comme l'est le polyèdre à huit faces de l'énigmatique burin Melencolia d'Albrecht Dürer (1514).
Attention ne regardez pas trop longtemps l'œuvre, elle risque de vous faire perdre votre stabilité.
Olafur Eliasson, Inside the horizon, 2014. Acier inoxydable, aluminium, système lumineux LED, verre coloré, miroir. 5,4 x 5,2 x 91 m. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Fondation Louis Vuitton, Paris, 17 octobre 2014
Olafur Eliasson, Inside the horizon, 2014. Acier inoxydable, aluminium, système lumineux LED, verre coloré, miroir. 5,4 x 5,2 x 91 m. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Fondation Louis Vuitton, Paris, 17 octobre 2014
Direction la Fondation Louis Vuitton. Quarante trois colonnes de forme triangulaire, de largeurs et d'intervalles variables. Éclairées de l'intérieur, deux de leurs faces sont recouvertes d'un miroir, la troisième d'une mosaïque de verre jaune. Jeu infini avec l'eau, le reflet des colonnes et des visiteurs, la diffraction, le kaléidoscope, le halo de couleur jaune. Un thriller façon La Dame de Shanghai, avec Orson Welles et Rita Hayworth se cachant derrière les colonnes d'un labyrinthe de miroirs.
Gilles Kraemer
Olafur Eliasson, Inside the horizon, 2014. Acier inoxydable, aluminium, système lumineux LED, verre coloré, miroir. 5,4 x 5,2 x 91 m. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Fondation Louis Vuitton, Paris, 17 octobre 2014