Parcours des mondes 2014, le salon international des arts premiers. Et trésors d'Océanie de la collection Murray Frum chez Sotheby's Paris
Parcours des mondes 2014, galerie Jonathan Hope © photographies Le curieux des arts Gilles Kraemer, septembre 2014
XIIIe édition de ce Parcours des mondes. L'Afrique naturellement. Mais les arts premiers sont également ceux d'autres continents, un regard tourné vers l'Asie, l'Océanie, les Amériques. Et des incursions vers l'Himalaya, l'Inde et l'Indonésie, l'Asie du Sud-Est. Et aussi vers l'Égypte (David Ghezelbash, L'Étoile d'Ishtar).
Soixante-huit participants, la moitié viennent de l'étranger - dont le Canadien Jacques Germain, de Montréal, spécialiste des arts d'Afrique noire, présentant une exposition autour de l'animal et l'Australien Chris Boylan, de Sydney, spécialiste de l'art océanien - sont présents dans les rues du 6e arrondissement du quartier Saint-Germain.
Mon coup de cœur, le londonien Jonathan Hope, rue des Beaux-Arts (galerie Bayart), spécialiste en art tribal et textiles rares. Des figures d'ancêtres de l'Asie du Sud et du Sud-Est et des textiles du Cambodge, de l'Indonésie et de l'Inde.
Pour deux pièces caractérisant justement l'âme de ce parcours : le regard et l'émotion que nous avons de ces représentations artistiques. Une sculpture toute en finesse d'un ancêtre, probablement de la peuplade Ot Danum, Kalimanta Ouest, Indonésie, figurant dans une collection européenne depuis 1900. Cet homme, très stylisé ouvre grand ses bras, ses paumes tournées vers le haut, les yeux en amande dans une douce rêverie. Son buste longiligne renvoie vers celui de L'Ombre du soir (350-300 av. J.-C.) du musée de Volterra (30 000 euros).
Un masque et des mains, Batak, Sumatra, Indonésie, de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle, provenant de la collection da Silva à la Haye, Pays-Bas. Un visage animal et humain, un grand sourire. Et ces deux mains dans un gracieux mouvement de préhension. Le tout présenté devant un immense tissu de coton fabriqué en Inde, fin XVIIe-début XVIIIe, moyen de troc pour le commerce des épices avec l'Indonésie (Sumatra)
Parcours des mondes 2014, galerie SL (Serge Le Guennan) © photographies Le curieux des arts Gilles Kraemer, septembre 2014
Galerie SL (Serge Le Guennan), rue Guénégaud. Exposition En avant la musique, pour une immersion dans l'univers musical de l'Afrique. Tambours, harpes, sifflets, grelots, trompes traversières ou d'appel, sanzas et cloches sont au rendez-vous d'un grand orchestre silencieux plongé dans l'obscurité d'une salle de concert.
Parcours des mondes 2014, galerie Dartevelle© photographies Le curieux des arts Gilles Kraemer, septembre 2014
Galerie bruxelloise Dartevelle, rue Jacques Callot. Exposition Continuité ou la transmission d'une passion de trois générations de marchands. Avec une connivence entre des sculptures de l'Afrique et la toile Amun Ahmung Smolny de Georg Baselitz.
Quelques émotions. Début du XXe siècle, un masque-cimier buffle, Mama, Kantana du Nigéria ; les cornes de ce masque utilisé pour les rites Mangam symbolisent la fertilité de la terre et des épouses. Milieu du XIXe siècle, une statue rituelle Ofika (le pendu) rehaussée de polychromie jaune et rouge ; utilisée dans la société initiatique du Lilwa, peuple mongo, République démocratique du Congo, cette statue représente un pendu coupable d'avoir transgressé les règles secrètes du Lilwa. Un masque zoomorphe de lièvre Shétani, Makua, Tanzanie côtoyant une pipe à eau royale, Luba, région du Shaba, République démocratique du Congo.
Parcours des mondes 2014,Olivier Castellano © photographies Le curieux des arts Gilles Kraemer, septembre 2014
Olivier Castellano, rue Mazarine. Un large panorama des expressions et des styles de l'art Sénoufo, sud du Mali et centre de la Côte d'Ivoire.
Gilles Kraemer
Paris, Saint-Germain-des-Prés
rue des Beaux-Arts, rue de Seine, rue Visconti, rue Jacob, rue Jacques Callot, rue Mazarine, rue Guénégaud. Du 9 au 14 septembre 2014
Sotheby's Paris, exposition Trésors de la collection Murray Frum © photographies Le curieux des arts Gilles Kraemer, septembre 2014
Vente Trésors de la collection Frum, Paris, 16 septembre 2014 © Sotheby's Paris 2014
Chez Sotheby's Paris, présentation jusqu'au lundi 15 septembre des trésors de la collection d'art océanien réunie par Murray Frum, homme d'affaires canadien, pendant plus de cinquante ans. Depuis les peignes, Makira des Îles Salomon jusqu'à la monumentale statue malangan, Nord de la Nouvelle-Irlande, d'un crochet porte-crânes, groupe Kerewa, golfe de Papouasie, Papouasie Nouvelle-Guinée faisant souvenir de peintures de Jean Dubuffet à une massue u'u des Îles Marquises.
49 numéros (qui seront vendus pour 7 530 838 euros, frais inclus) dont la statue en pied pou whakairo, Maori, Nouvelle-Zélande, se caractérise par la beauté de ses tatouages et les cheveux ajoutés (estimation 1 500 000-2 000 000 euros, vendue 1 441 500 €). Le pendentif en néphrite hei tiki, Maori, Nouvelle-Zélande aux proportions exceptionnelles (estimation 70 000-100 000 euros, vendu 193 500 €). La monumentale statue d'ancêtre Uli , Aire, Mandak, centre de la Nouvelle-Zélande, dit Le Uli Wostrack-Krämer (700 000-1 000 000 euros, vendue 1609 500 € à un collectionneur européen). La tête d'un dieu-bâton, atua rakau, île de Rarotonga, Îles Cook. La statue imunu, peuple Iwaino, Wapo Creek, golfe de Papaousie, Papousie Nouvelle-Guinée, taillée dans une section d'arbre dont elle épouse la forme naturelle, dite "statue dansante" (estimation 150 000-250 000 €).
Sotheby's Paris
Vendredi 12, samedi 13 et lundi 14 septembre, de 10h à 18h
Vente mardi 16 septembre à 16h
Encore quelques mètres pour vous rendre à la galerie Aveline, place Beauvau. En association avec Sotheby's, celle-ci présente l'exposition Afrique(s), jeu de correspondances entre des œuvres d'Afrique et des meubles et objets d'art du XVIIIe siècle. Une sélection d'œuvres majeures d'art d'Afrique, mises en vente par Sothebys à New York (collection Myron Kunin) et à Paris (collection Alexis Bonew) cet automne 2014, y est présentée jusqu'au 22 septembre.
Gilles Kraemer