Saint-Denis

Christophe Atabekian. On en est là, 2000. Film vidéo couleur et son, 6’20’’ © D.R.

Chapelle Vidéo, installée dans la chapelle de l’ancien Carmel, au sein du musée d’Art et d’Histoire de Saint-Denis, accueille des vidéos de la collection départementale d’art contemporain de la Seine-Saint-Denis ou d'institutions invitées.

La relation de l’humain à son habitat est le thème de la saison 2013-2014 de cette institution.

Après l’angle des migrations et des déplacements cet automne 2013 avec La Zon-Mai de Sidi Larbi Cherkaoui et Gilles Delmas (commande de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration), ce volet printanier 2014 : Chambres à soi s’intéresse à la tension entre l’individu et son espace domestique dans la problématique du contexte urbain, la confrontation intérieur/extérieur, les modes d’habitation comme témoignage, la théâtralisation de l’intime, le quotidien mais aussi l’habitat de l’artiste lieu de création, l'isolement, le nomadisme, le regard des autres et le voyeurisme.

Les vidéos projetées de Christophe Atabekian, Angela Detanico & Rafael Lain, François Durif & Frédérique Liebaut, Édith Dekyndt, Saverio Lucarellio, Thomas Salvador, Michael Smith appartiennent à la collection du département. Chez Christophe Atabekian, On en est là est une série de films où l’artiste se met en scène dans des situations quotidiennes : Il faut qu’on se parle ; On ne tient pas à se rencontrer ; On essaie de s’accorder ; On observe une certaine discipline ; On expérimente ; On sauve les apparences. Pour Angela Detanico & Rafael Lain, The Lighthouse propose une installation nocturne qui transforme une maison abandonnée en phare urbain par la rotation de puissants éclairages à l’intérieur de celle-ci alors qu'Alone at home (extracts of domestic coloration) d'Édith Dekyndt capte la lueur du flux télévisuel qu'un vidéo-projecteur démultiplie sur un mur devenu écran. Arrangements d'Hélène Agofroy, présentée en mars 2013 au Centre Georges Pompidou, évoque les transformations d'un pavillon reconstitué en studio et que deux acteurs aménagent selon les critères de 6 scenarii annoncés en voix off, depuis celui de l'été 1931 jusqu'à l'évocation d'un cours de tennis en passant par une cantine d'usine.

Le film d'animation A Room de la coréenne Oh Eun Lee est une réflexion sur l'espace intime de la chambre comme lieu de création alors que Pierrick Sorin avec Réveils se filme à chacun de ses levers, en ne cessant de dire qu’il est fatigué et en se promettant de se coucher plus tôt. Croit-il vraiment à ce qu'il dit et va-t-il le faire ? Nous croit-il assez naïf pour que nous le croyions. Je pense plutôt qu'il ne va pas quitter sa chambre et qu'il va continuer à y voyager.