Paris 100% vidéo ? Drouot-Richelieu et # artvidéo (suite)
Paris – Drouot Richelieu, salle 15. Exposition publique de la vente # artvidéo © Photographie Gilles Kraemer, exposition publique mardi 28 janvier 2014
#ARTVIDEO
Texte extrait du dossier de presse
Interview d’Arnaud Brument, expert de la vente #Artvidéo
Quelle place occupe aujourd’hui l’art vidéo dans le marché de l’art international ?
L’art vidéo occupe une place atypique ; par nature, il interroge le marché de l’art qui nécessite la transaction d’objets matérialisés. A quelques exceptions près, le marché ignore encore les arts technologiques, comme il a ignoré la plupart des nouvelles formes d'expression artistiques du siècle précédent. Beaucoup d’observateurs considèrent qu'il existe un second marché de vidéos d’artistes mais au final, ce sont presque toujours les mêmes noms qui reviennent et se comptent sur les doigts d'une main : Bill Viola, Bruce Nauman, Nam June Paik, éventuellement Pipilotti Rist ou Marina Abramovic. Les résultats les plus élevés enregistrés pour Bill Viola en 2013 par exemple ont été de 185 000 € pour une oeuvre de 2005 (édition 3/7) et de 116 000 € pour une oeuvre de 2002 (édition 3/5) vendue chez Christie's NY le 13 novembre 2013. Même si ce sont des prix relativement élevés, ils demeurent nettement en deçà des estimations attendues. Dans l'organisation de la vente #Artvidéo, nous sommes ainsi confrontés à la même problématique, avec des vendeurs exigeants en terme d’estimations : ils savent bien que les oeuvres confiées sont importantes au regard de l’histoire de l’art en général et emblématiques de l’art vidéo en particulier, mais nous sommes pour notre part conscients que les prix ne suivent pas toujours. Nous devons rester prudents et nos estimations reflètent cette prudence.
Paris – Drouot Richelieu, salle 15. Exposition publique de la vente # artvidéo. Pierrick Sorin, Autofilmages / installations (1987-1993). Cassette vidéo, 40 mns. Éditions galerie J. Moussion, Paris, P. Sorin. Version numérique sous DVD jointe. © Photographie Gilles Kraemer, exposition publique mardi 28 janvier 2014
Quelle est la situation particulière du marché de l’art vidéo en France ?
Il existe un marché primaire (dans les galeries) sur lequel les oeuvres vidéos sont proposées à des prix relativement élevés car les coûts de productions sont eux-mêmes élevés. Le souhait de certaines galeries et artistes est de se rapprocher de l'économie du cinéma, par exemple pour la production d’oeuvres de Pierre Huyghe, Philippe Parreno, Anri Sala, Douglas Gordon ou encore de plus jeunes artistes français tels que Loris Gréaud et Neil Beloufa. L'institution publique est elle aussi présente car elle prône « la monstration » pour laquelle le film est idéal. De leur côté, les collectionneurs d’art vidéo, en tous cas pour ceux que j'ai rencontrés en France, sont tous particulièrement passionnés et pointus. Ils se considèrent comme des mécènes et même des précurseurs.
Paris – Drouot Richelieu, salle 15. Exposition publique de la vente # artvidéo. Au milieu, Claude Lévêque, Le grand soir, réalisation Armand Morin, DVD 2009, 96' 20'' © Photographie Gilles Kraemer, exposition publique mardi 28 janvier 2014
Quel type d’acheteurs comptez-vous toucher et comment souhaitez-vous donner envie à un nouveau public de s’intéresser à l’art vidéo ?
Nous voulons nous adresser à un public le plus large possible. Il s’agit de la première vente dédiée exclusivement à l'art vidéo : nous sommes tous sur la ligne de départ car nous ouvrons la voie en France ! Nous voulons marquer l'entrée dans le XXIème siècle sans oublier ce que nous a apporté le XXème siècle. La principale problématique est bien sur de proposer « un produit » que l’on a envie d’acheter et que l’on ne peut pas trouver gratuitement ailleurs. Nous devons prendre garde aux écueils que l'industrie du disque n’a pas réussi à anticiper et à surmonter. Soyons pragmatiques : tout ce que nous proposerons à la vente devra être exclusif ou rare, bref collectionnable ! Nous voulons en faire une vente de « Vintage », de « madeleines de Proust ». Outre « l’objet vidéo » lui-même, la majorité des lots seront proposés avec une version numérique, ce qui permettra une meilleure qualité de visionnage pour l’acquéreur.
Paris – Drouot Richelieu, salle 15. Exposition publique de la vente # artvidéo. Gilbert & George in China. Film : David Zilkha. Cassette VHS coul. 26' 40''. Édition limitée à 500 exemplaires. Copie numérique sur DVD jointe © Photographie Gilles Kraemer, exposition publique mardi 28 janvier 2014
Vincent Wapler, commissaire-priseur
Expositions publiques : mardi 28 janvier 2014 de 11h à 18h et mercredi 29 janvier 2014 de 11h à 12h.
Vente : mercredi 29 janvier 2014 à 14h.
Paris - Drouot-Richelieu
Vidéos visibles online sur le site : sfe.tv/venteartvideowapler
Catalogue visible sur le site drouotlive.com
Les notices des oeuvres photographiées sont extraites du catalogue de la vente et du dossier de presse
Résultats de la vente :
Pierrick Sorin, Autofilmages / installations (1987-1993). Cassette vidéo, 40 mns. Éditions galerie J. Moussion, Paris, P. Sorin. Version numérique sous DVD jointe. Cette cassette vidéo, sur une estimation de 300/500 euros, fut adjugée 600 €.
Paris – Drouot Richelieu, salle 15. Exposition publique de la vente # artvidéo. Au milieu, Claude Lévêque, Le grand soir, réalisation Armand Morin, DVD 2009, 96' 20''. Estimé 100/200 euros, ce DVD fut adjugé 220 €.
Gilbert & George in China. Film : David Zilkha. Cassette VHS coul. 26' 40''. Édition limitée à 500 exemplaires. Copie numérique sur DVD jointe. Sur une estimation de 400/500 euros, ce lot fut adjugé 400 €.