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Publié par Gilles Kraemer

Lee Ufan, La peinture ensevelie..., 2013. Installation : sable, pierre, huile et pigments minéraux sur toile / Dimensions variables. Vue de l’exposition « Lee Ufan », kamel mennour (6 rue du Pont de Lodi), Paris. © Lee Ufan Photo. Fabrice Seixas. Courtesy the artist and kamel mennour, Paris

Lee Ufan, La peinture ensevelie..., 2013. Installation : sable, pierre, huile et pigments minéraux sur toile / Dimensions variables. Vue de l’exposition « Lee Ufan », kamel mennour (6 rue du Pont de Lodi), Paris. © Lee Ufan Photo. Fabrice Seixas. Courtesy the artist and kamel mennour, Paris

Des cailloux ratissés comme ceux d'un jardin zen sur lesquels l'on peut marcher alors que ceci n'est pas possible au Japon (comment ne pas évoquer le temple Ryōan-ji à Kyoto et son jardin sec aux quinze rochers, parfois entourés de mousse, émergeant comme des îles d'une mer de graviers blancs ratissée quotidiennement, ces rochers agencés de telle façon que l'on n'en voit que quatorze au maximum), trois pierres, deux rectangles de sable entourant chacun une toile irradiante de gris. Rien d'autre. Que le silence ponctué de quelques notations musicales tenues.

Lee Ufan (né en 1936 à Haman-gun en Corée du Sud) vivant entre le Japon, l'Europe et les États-Unis, expose dans les deux espaces de la galerie kamel mennour. L'on croit tout savoir de lui, de ses roches posées sur des plaques de métal ou de verre, de ses grandes toiles avec cette forme, cette forme peinte de pigments minéraux qui lui procurent cette présence sensuelle.

Laissez-vous envelopper par La peinture ensevelie... qu'il a déposée, comme dans un hypogée, dans le sous-sol de l'espace de la rue du Pont de Lodi. Quelques marches, et l'on accède dans ce lieu qu'il a totalement investi, pour notre ravissement : celui de goûter le plaisir d'être seul pour marcher sur et dans cette œuvre. Aller y en égoïste, tout seul, pour entendre vos pas et rien que vos pas et n'être dérangé par aucune conversation. L'œuvre de Lee Ufan ne souffre d'aucun commentaire à voix haute. Un pur instant de rêverie comme si l'on était totalement enseveli dans cette œuvre.

Galerie kamel mennour

6, rue du Pont de Lodi & 47, rue Saint-André-des-Arts – 75006 Paris

jusqu'au 25 janvier 2014

Poursuivre en vous rendant, avant le 25 janvier 2014, dans la cour d'honneur du musée de la Chasse et de la Nature - Paris, pour voir l'œuvre in-situ de Lee Ufan : Relatum, Le repos de la transparence

En juin 2014, Lee Ufan sera invité à intervenir dans les jardins du château de Versailles, commissariat d'Alfred Pacquement (comme pour Giuseppe Penone en 2013).

En juin 2014, une sculpture de Lee Ufan sera inaugurée dans le parc du domaine de Kerguéhennec à Bignan dans le Morbihan. Tom of stone, telle une tombe de pierre, abritera en son sein une pierre choisie par l'artiste, légèrement éclairée par un mince filet de lumière zénithale.

Le jardin sec du temple Ryōan-ji à Kyoto, Japon© Photographie Gilles Kraemer, juillet 2010

Le jardin sec du temple Ryōan-ji à Kyoto, Japon© Photographie Gilles Kraemer, juillet 2010

Pour le seul plaisir, le jardin sec du temple Ryōan-ji à Kyoto, Japon.

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